Ainsi que cela a été déjà dit en introduction, l´obtention de la pleine précision astrométrique d´une observation de phénomène mutuel nécessite une modélisation aussi précise que possible des effets locaux et globaux de la diffusion de la lumiére solaire par les surfaces des corps. En particulier, ceci se fait à l´aide de paramètres dit "de surface" qui renvoient aux propriétés physiques des couches superficielles concernées (albédo, porosité, rugosité, type et forme des particules du régolithe...).
Dans le cas des satellites galiléens, nombre de ces paramétres étaient déjà connus à partir d´observations terrestres et d´observations "in situ" réparties sur une large gamme d´angles de phase. Cependant, la méthode basée sur l´ajustement de ces paramètres aux observations de phénomènes mutuels a prouvé sa capacité non seulement à déterminer certains de ces paramètres mais aussi s´est révélée être la seule méthode terrestre à être capable de mesurer la rugosité macroscopique des surfaces sans l`aide d´observations à grand angle de phase (rappelons que, depuis la Terre, l`angle de phase maximum pour Jupiter est de ).
Ceci va se révéler particulièrement intéressant dans le cas des satellites de Saturne qui présenteront eux-aussi des phénomènes mutuels en 1995 ([sdB94b] et [sdB94a]) et pour lesquels relativement peu de paramètres de surface sont connus du fait d´un survol limité de ces satellites par les sondes spatiales Voyager.